A Charles Canivet
Mon cher ami,
Sans m'être assure votre agrément, je vous dédie ces quelques pages.
Je sais comme vous aimez cette Basse-Normandie qui pour vous et moi est le pays natal, et que les Chroniques de « Jean de Nivelle » ont par votre plume tant de fois chantée, comme elle le mérite.
Ces Propos Normands, combien souvent, aux jours de repos, nous les avons tenus, sinon « sous le chaume », au moins « par ces chemins couverts », témoins de nos promenades et de nos flâneries.
C'est en voyant combien ils vous plaisaient et vous faisaient rire de bon cœur, que j'eus la première idée de les raconter ici.
Puissent-ils à quelques autres faire passer une heure ou deux de cette franche gaîté qui repose le cœur et remet l'esprit à l'endroit après que les fatigues l'ont mis à l'envers.
Qui mieux que vous et votre nom peut leur ouvrir un chemin facile et leur attirer bon accueil?
Agréez-en donc l'hommage, mon cher ami, en souvenir de notre Normandie et de l'attachement qu'elle a vu naître et grandir entre vous et moi.
Albert Le Nordez.
16 mars. 1888.