L'église de Théville est sous le vocable de Notre Dame et a pour seconde patronne Sainte Anne. Elle fut concédée à l'Abbaye de Montebourg vers 1160, ce qui a été confirmé en 1202 par Gautier, archevêque de Rouen. Il faut attendre le milieu du 17ème siècle pour mieux connaître cet édifice.
A cette époque, le chœur fut réparé et les ouvertures, jugées trop étroites, remplacées par des fenêtres en anse de panier. Afin de pouvoir adosser une sacristie contre le chevet, en 1669, on enleva la baie ogivale qui l'éclairait, pour la reporter dans la côtière nord.
En 1759, fut posé le maître autel et son retable composé de:
Ce fut l'œuvre d'un artisan de Théville. Le tout peint et doré en 1835. Le tableau figurant une assomption est venu plus tard. A gauche se trouve la statue de Sainte Jeanne d'Arc et, à droite, celle de Saint Joseph. Vers 1880 furent confectionnés les bancs du chœur, dont les huit stalles.
La nef, usée par le temps, fut relevée en 1780. Elle comporte, à l'extérieur, de solides contreforts en prévision de la construction d'une voûte en dur ; mais celle-ci ne fut pas mise à exécution. Il n'y a eu qu'un lambris en anse de panier.
Comme partout ailleurs, se déroula la Révolution et ses exactions. Un siècle après, par suite de négligences et de dissensions dans la paroisse, arriva un état de délabrement de l'édifice. Le remplacement du prêtre décédé fut suspendu à la réalisation des travaux. Cette décision eut les meilleurs effets puisqu'en 1889, satisfaction était donnée de part et d'autre.
En ce qui concerne le clocher, situé dans le prolongement de la nef, les fondements en ont été jetés en 1743. Celui-ci était couronné d'une flèche. A sa base, il est de style gothique, sauf le portail.
En 1761, trois cloches furent fondues « entre l'if et la croix du cimetière », selon le témoignage écrit du curé. Deux ont disparu à la Révolution. La rescapée portait les inscriptions suivantes : « j'ai été bénite l'an 1761 pas M. Destrais, curé de ce lieu et nommée Guillaume par Mr Guillaume Vastel, mon donateur, qui m'a placée dans la tour qu'il fit achever en 1748. Lequel prie ses successeurs en cas de refonte de se souvenir de lui ».
En 1793, au cours du repas de noces du Maire, la foudre tomba sur le clocher y faisant d'importants dégâts. Ce n'est qu'en 1808 qu'il reprit forme. Mais, faute de moyens, la flèche fut remplacée par un toit à bâtière un peu trop écrasé.
Le chœur est séparé de la nef par une grande arcade romane supportant un Christ en bois.
Tour récemment, des travaux de restauration intérieurs ont été conduits avec goût et sagesse. La nef, débarrassée de sa voûte en lambris, laisse apparaître une belle et solide charpente. Avec les murs restaurés soigneusement et des statues judicieusement placées, le tout est en bonne harmonie.
Les vitraux sont de 1920 et 1931. Dans le chœur : Charité de St Martin, St Joseph et l'enfant Jésus, descente de croix, et nativité. Dans la nef : Apparition du Sacré-Cœur, baptême de Jésus (en souvenir des morts de la guerre 14-18), entrée de Jeanne d'Arc à Orléans, St Michel terrassant le dragon, Bx Thomas Hélye célébrant devant St Louis, le bon berger.
Regardez à l'extérieur, sur le mur sud du chœur, la statue de St Jacques, et un ange tenant un phylactère.
Inscriptions figurant sur la cloche : d'un coté, « Cantabo Domino canticum novum. Lause jus semper in orem meum. L'an de grâce 1901 j'ai été bénite pour remplacer la cloche donnée en 1761 par M. Vastel, prêtre, maître d'école à Théville et dont la vente a contribué à mon achat. Je suis dûe à la générosité de la fabrique et des paroissiens. Mon parrain est M. JB Bricquebec. Ma marraine Mme A Gibon. Je m'appelle Victoire Jeanne Marie Augustine. Viel Tetrel, Villedieu, Manche. » - de l'autre coté, « MM. H. Blaizot curé, A. Gibon, maire, JB Bricquebec, Ledou, A. Fouquet, BA Bellin, A. Ledou membre de la fabrique de Théville, MM N. Lemaître, P. Gibon, Y. Lefranc, L. Renouf, JB Bricquebec, F. Ledoux, E. Michel, C. Corbet, Y. Duhoux, conseillers municipaux ».