Dédiée à Saint Vigor, évêque de Bayeux, l'église de Quettehou fut bâtie au XIIe siècle et terminée au XIIIe.
La nef semble un peu antérieure au chœur par une plus grande sévérité dans les détails architecturaux, en particulier par les modillons qui sont un travail moins fini que ceux du chœur. La nef est éclairée au nord par cinq jolie lancettes tandis que le portail est surmonté de trois autres.
Dans l'ébrasement d"une ancienne lancette, se trouve une statue de Sainte Anne en bois polychromé du XVIIIe siècle.
Au dessus de l'arcade édifiée sans doute au moment de la construction de la tour, on peut voir un Christ en bois qui est celui de l'ancienne 'Perque du Crucifix', suspendu jadis dans l'arc triomphal séparant la nef du chœur de l'église.
Dans les murs latéraux du chœur, entre chaque contrefort, nous trouvons des fenêtres à deux baies séparées par un meneau large et encadrées à l'entrée de leur éveil par deux colonnettes légères surmontées de chapiteaux qui supportent une gracieuse ogive de pierre. Au chevet: trois fenêtres plus grandes à un seul compartiment. A remarquer qussi la très belle statue en pierre de la Vierge à l'enfant du XIVe siècle.
A l'entrée du chœur se trouve une chapelle bâtie en 1612-1616 en l'honneur de Jean-Baptiste par 'noble homme Jéhan de Brévolles' pour lui servir ainsi qu'à sa famille de 'lieu de séance et de sépulture'. Cette chapelle est maintenant dédiée à la 'bienheureuse Mère Placide Viel', deuxième supérieure générale des religieuses de Saint Sauveur le Vicomte. Née le 26 septembre 1815 au Val Vacher, elle est décédée le 4 mars 1877 et a été béatifiée dans la basilique Saint Pierre de Rome le 6 mai 1951.
Les voûtes du chœur et de la nef, entièrement en pierre, sont remarquables par leur élévation et aussi par l'ordonnance de tous leurs détails. Autant de nervures à la voûte, autant de colonnettes descendant le long des murs et ayant chacune son chapiteau. Les formerets eux-mêmes viennent ajouter leur colonnettes à celles qui continuent les arêtes de la voûte et ces faisceaux de colonnettes multiples constituent un ensemble d'un effet vraiment gracieux plus digne de retenir l'attention du visiteur que plus rare est cet agencement.
La tour fut construite de 1485 à 1498 par les maçons Jéhan Fafin et Jhan Maugis aux frais du trésor de l'Eglise et des paroissiens. Sous la tour était, à l'origine une chapelle dédiée à Sainte Barbe et fondée par une famille Cantel. Actuellement nous y voyons un très beau Christ en bois polychromé. Ce Christ assis, imaginé par un artiste du XVe siècle, est le Christ attendant la mort sur le Calvaire. Au Moyen-Age on l'appelait un 'Dieu de pitié'.
Faisant suite à cette chapelle, nous trouvons un 'bas-coté' qui fut construit vers 1550 et dédié primitivement à Saint Sébastien. Provisoirement, cette chapelle Saint Sébastien fut laissée inachevée. Des colonnes avaient été préparées pour recevoir la retombée des arêtes d'une voûte future. Elle devaient attendre longtemps car la voûte actuelle ne devait être faite qu'en 1765.
On remarque sur les piliers du bas-coté de nombreux graffiti de bateaux datant de la bataille de la Hougue, il y a 300 ans.
Le 12 juillet 1346, Edouard III, roi d'Angleterre, débarqué le matin à Saint-Vaast-la-Hougue, arma chevalier dans l'église de Quettehou, Edouard, prince de Galles, son fils aîné de 15 ans, dit 'le Prince Noir' en raison de la couleur de son armure. Ce fut le début de la guerre de cent ans.