Fils de cultivateurs né au hameau de Jonville à Réville le 22 mai 1837, il reprit la ferme familiale à l'âge de 24 ans, suite à la mort de son père. Dessinant depuis son enfance, son talent fut remarqué par le conservateur de Cherbourg. Grâce à lui, il obtint, comme son illustre prédécesseur cotentinais Jean-François Millet, deux bourses de la municipalité cherbourgeoise afin de poursuivre ses études de peintre à Paris.
Élève d'Adolphe Yvon, il s'installe comme peintre portraitiste, puis participe à la guerre franco-prussienne. En 1870, trois ans après son arrivée dans la capitale, il exposa au Salon. En 1873, il présenta ses premières natures mortes.
Installé à Paris avec sa femme, fille de pharmacien cherbourgeois épousée en 1874, il n'en oublia pas pour autant le Cotentin. Ainsi il décora en 1878 les voûtes de l'église de Montfarville de 19 toiles représentant des scènes bibliques comme l'Annonciation, la fuite en Égypte ou la marche des Rois Mages. Dans le chœur il reproduit La Cène de Vinci.
Il mourut d'une maladie pulmonaire le 7 janvier 1895 à Paris avant de recevoir la médaille de Chevalier de la Légion d'honneur que le gouvernement venait de lui attribuer. Sa tombe, que l'on peut voir au cimetière de Réville, est ornée d'un gisant en marbre blanc de sa fille Beatrix, née en 1875 et décédée en 1888.
Il a réalisé plus de 700 tableaux à tendance réaliste, principalement des portraits et des natures mortes et quelques paysages. Le Musée d'Orsay possède quelques unes de ses toiles. Le Musée Thomas Henry de Cherbourg-Octeville consacre une salle à une quarantaine de ses œuvres.
Petits portraits et notes d'art par Gustave Larroumet, 1900